Sur cette photo, le Dr Sylla Tati était en train de creuser un trou pour planter un pamplemoussier, pour notre Ami Chaumier: Patrick Le Goff.

Sur cette photo, le Dr Sylla Tati était en train de creuser un trou pour planter un pamplemoussier, pour notre Ami Chaumier: Patrick Le Goff.

Article paru dans le magazine COOP COOPERAZIONE, SUISSE

Un chamane moderne / Uno sciamano moderno
Un chamane moderne / Uno sciamano moderno
Un chamane moderne / Uno sciamano moderno
Un chamane moderne / Uno sciamano moderno
Un chamane moderne / Uno sciamano moderno

Un chamane moderne,

Le médecin tessinois, Dr SYLLA TATI, a un rêve ambitieux : faire fleurir des arbres fruitiers sur les terres arides du SENEGAL. Pour offrir à l’Afrique un avenir meilleur.

 

Abraham Sylla Tati a de l’énergie à revendre. Toujours en mouvement, pour raisons professionnelles, il partage sa vie entre les deux continents : celui où il est né , l’Afrique et celui où il réside, l’Europe. Dans son studio médical à Faido, dans une ancienne demeure, il soigne ses patients avec l’homéopathie. Et à des milliers de kilomètres plus au sud, au SENEGAL, il prend, là, soin de la terre et de ses ressources.

«  Je suis comme un chamane moderne, attaché à sa terre natale, «  affirme le Dr , qui a obtenu son passeport suisse, il y a de cela 10 ans.

Avec la Fondation Sylla Caap, il a initié un projet de ferme école écologique à Rao, à quelques kilomètres de SAINT LOUIS, au nord du SENEGAL : AFRIKA MANDELA RANCH.

«  les habitants des villages, avec leur bonne volonté, donnent un sens à ma vie ».

Nous avons rencontré le Dr Sylla Tati dans l’ambiance chaude et sèche de la savane sénégalaise.

Nous sommes à la porte du désert du Sahara et à l’horizon, l’on ne voit que quelques arbustes et de petits acacias épineux.

«  Quand j’étais enfant, il y avait beaucoup de grands arbres ; l’herbe était tellement haute que les animaux se cachaient dedans. Les bosquets ont disparu au profit de la monoculture, surtout l’arachide. Cela a eu pour conséquence dramatique l’appauvrissement du sol et l’avancée de la désertification », raconte le Dr Sylla Tati, vêtu de son habit traditionnel touareg, bleu.

En Afrique, les politiques agricoles se sont focalisées sur les cultures à haut rendement, au détriment des cultures vivrières.

Cela a eu pour conséquence la diminution de la ration                 alimentaire journalière, par tête d’habitant. Au moins une personne sur trois, en Afrique, ne dispose pas d’une ration alimentaire quotidienne suffisante.

A cela  s’ajoutent les difficultés liées à l’érosion du sol, à l’exploitation excessives des sols pour les pâturages sauvages et l’irrégularité des précipitations. «  Il est donc indispensable de repenser l’agriculture en Afrique, «  souligne le Dr Sylla Tati.

 

 

 

Les objectifs de la Fondation, active au SENEGAL, depuis 30 ans, est de réaliser, ici à AFRIKA MANDELA RANCH, une ferme écologique et d’y promouvoir une agriculture biologique, une production de cultures vivrières autosuffisantes et des forages.

«  Il s’agit d’y adapter des techniques  durables, comme la rotation et la diversification des cultures, l’utilisation d’engrais naturels comme le recyclage des déchets organiques et la sélection des semences.

Pour ce qui est de l’eau, nous avons réalisé des puits, ajoute le Dr Sylla Tati. «  C’est comme un retour aux origines, en somme. »

Le choix du terrain n’a pas été dû au hasard : «  cette terre appartenait à ma famille. Pendant la période de l’esclavage,  ma grande tante avait réussi à faire accepter que les esclaves arrivant à fuir et qui mettaient le pied sur sa terre, devenaient des personnes libres ! RAO signifie en fait, LIBERTE, «  explique le Dr Sylla Tati , avec beaucoup de fierté.

Mais comment faire pour arrêter le désert ?

«  Tout simplement en plantant des arbres ! », répond le Dr.

Ainsi, en pleine savane, ont été plantés environ 700 acacias, des dattiers et des arbres fruitiers.

Sur cette vaste colline, on peut voir au pied de chaque arbre, une pancarte avec le nom de ceux qui ont participé au financement du projet. Parmi eux, beaucoup d’amis tessinois.

Plus que le fait d’amener de l’ombre et de constituer une barrière protectrice autour des cultures, des villages, explique le Dr Sylla Tati, cette espèce d’acacias a des qualités écologiques essentielles.

«  Ils attirent diverses espèces d’oiseaux et permettent la fertilisation du sol, favorisent la croissance des autres plantes. Le fait incroyable est que nous sommes sur une terre aride et sèche et nous sommes pourtant arrivés à faire pousser le riz ! »

 

« Au départ, les villageois étaient sceptiques. Mais avec le temps, ils ont compris que nous voulions agir pour leur développement. »

Cette aventure écologique  ne favorise pas seulement la terre, mais essentielle pour le devenir des populations locales.

«  Nous voulons encourager les coopératives féminines à mettre en valeur des parcelles autonomes de cultures vivrières. Nous avons mis en place un système de micros crédits qui consent à chaque femme de développer des activités génératrices de revenus, pour le maintien de leurs familles ».

« L’agriculture durable, souligne le Dr Sylla Tati, favorise le travail collectif et donc entretient cet esprit de solidarité. En faisant la promotion de ce type d’activités, il est possible de feriner l’exode rural des jeunes. Et Ainsi, indirectement lutter contre l’émigration vers le nord du monde. »

 

Au moment de laisser la ferme écologique de Rao et de saluer ses habitants, le Dr Sylla Tati a tenu à exprimer ses remerciements.

«  Il est évident que les personnes me sont reconnaissantes. Mais c’est moi qui doit leur dire MERCI. Ces villageois, avec leurs sourires et leur bonne volonté, ont donné un sens à ma vie. C’est la preuve que si les populations disposent de moyens appropriés, les Africains peuvent prendre en main, la construction de leur pays, de leur continent. »

 

Ecrit par Luigi Jorio, Journaliste de la RTS

Publié par COOP COOPERAZIONE SUISSE

Merci Luigi!

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